Olivier et Elisa vivent en
HLM avec
leurs 2 enfants. Ils aimeraient bien en sortir, leur rêve
étant de s’installer dans un pavillon individuel
avec un
peu de terrain autour. Ils ont fait une recherche de maisons
à
vendre et ont vite déchanté au regard des prix
demandés. Les moins chères de celles qui leur ont
été proposées, tournent aux alentour
de
200 000 €.
Ils ont vite fait leur calcul, alors qu’ils ont tout deux un
emploi, leur revenu cumulé se situe autour de 2300€
mois.
N’ayant aucun apport personnel, pour réaliser leur
rêve, il faut tout emprunter. Après avoir fait le
tour des
organismes financiers susceptibles de consentir un prêt, avec
un
taux à 3% (le moins cher qu’ils aient
trouvé) il
leur faudrait débourser 1109€ par mois pendant 20
ans, soit
le salaire d’un des emprunteurs. Les organismes financiers
ayant
pour critère que le montant mensuel du remboursement ne doit
pas
excéder 30% du revenu des emprunteurs, ils sont loin du
compte
avec leur 50%.
Côté maison à construire,
après avoir fait
le tour des « pavillonneurs » ils
arrivent
pratiquement au même montant quand ils ajoutent le foncier au
devis du constructeur.
C’est alors qu’ils envisagent, la mort dans
l’âme, de renoncer à leur projet,
qu’ils
entendent parler d’une nouvelle forme participative
d’accès à la
propriété :
L’auto construction.
Construire sa maison soi même, c’est
possible
Toit par toi, une association fraîchement
créée,
propose aux candidats constructeurs de se regrouper en une
équipe de plusieurs autos constructeurs, acceptant un plan
identique pour chaque pavillon, afin de construire leur maison eux
même, sur un même lotissement.
Justement une réunion de coordination et
d’explication est programmée pour ces prochains
jours.
Le concept :
Une cinquantaine de personnes assiste à cette
réunion, et
après s’être
présentés on rentre dans
le vif du sujet. D’entrée de jeux
l’animateur
annonce que l’association leur propose de construire un F4 de
100
m2 habitable accoté d’un grand garage de 40m2 pour
50 000€, hors foncier. Le silence qui se fait dans la
salle
est impressionnant, puis les questions fusent :
« Comment ? Pourquoi ?
Qui ?
Où ? Quand ?»
Où :
A St Georges les Baillargeaux, petite commune de 3600 habitants
située à 15km de Poitiers, dans un lotissement
tout
près du centre bourg, sur des terrains de 500 à
600 m2
Comment :
Dans le prix d’une construction, la main
d’œuvre
représente 50% du coût, et le coût des
matériaux est sensiblement réduit par le
regroupement.
C’est en réalisant ces économies que
vous pouvez
atteindre cet objectif, c'est-à-dire construire
vous-même
votre maison. Tour à tour maçon, charpentier,
couvreur,
menuisier, plaquiste, électricien, plombier, carreleur, vous
construisez de vos mains votre rêve. Le fait de vous grouper
constitue la force de l’union, et permet aussi la
mutualisation
des achats, bénéficiant de ce fait de tarifs
avantageux.
A 2 on va 3 fois plus vite, à 3, 5 fois etc..
Bien sur il n’est pas question de vous laisser seul dans
cette
aventure ! Un encadrement de tous les instants, une mise en
route
de chacune des phases, par des professionnels compétents,
vous
fera voir les bons gestes, vous initiera aux techniques propres
à chacun des métiers
précités.
Les conditions :
Pour s’inscrire dans ce concept, il faut simplement apporter
sa
bonne volonté, se couler dans un esprit
d’équipe,
se plier à une
« discipline » librement
consentie. Sur le plan financier, il faut que vos revenus entrent dans
la fourchette donnant accès au crédit
à taux
zéro.
Il faut aussi se rendre disponible pour 18 mois de labeur et accepter
de « sacrifier » ses temps libres
en les
consacrant à cette œuvre commune. Si votre
conjoint ou la
famille proche n’accepte pas cette contrainte, il vaut mieux
renoncer.
Nous n’avons pas de qualification dans les
métiers avancés !
Ce n’est pas un problème dès
l’instant
où votre motivation d'atteindre
l’objectif de
construire votre rêve, est forte et que vous êtes
prêt, pour l’atteindre, à y consacrer
vos temps
libres. Les techniques utilisées aujourd’hui dans
le
bâtiment ont bien évolué, et en
particulier celle
retenues dans ce projet sont à la portée des
néophytes, dès l’instant où
ils sont
encadrés, dès l’instant où
ils assimilent
les démonstrations de début de phase. De plus le
fait
d’être en équipe, renforce la confiance
que
l’on a en soi.
C’est aussi une belle aventure, un challenge avec soi
même, un objectif enthousiasmant.
Quelle est la technique utilisée ?
S’adressant à des néophytes, le projet,
dans sa
conception, est des plus basique. L’innovation
réside dans
le choix de l’ossature bois comme
élément de
construction, ceci afin d’allier rapidité et
facilité d’exécution, tout en
garantissant la
durabilité d’une maison. Sa mise en
œuvre par des
néophytes, accompagnés par un professionnel ne
pose pas
de problèmes insurmontables.
Le travail en commun :
L’esprit de solidarité préside
à une telle
organisation. Chacun vient avec ses expériences, ses
capacités physiques ou mentales, il les met au service des
autres. L’entraide de tous les instants,
l’acceptation de
l’autre, sont autant de qualités requises.
Il faut perdre toute notion du chacun pour soi et, au contraire,
accepter la mise en commun de son temps, de ses idées, de
ses
moyens, de ses relations.
Le projet concerne plusieurs maisons ; chacune de ces maisons sera
à terme à chacun des participants. Mais tout au
long de
l’exécution, ce sont autant de projets qui
avancent au
même rythme.
Dans la phase « gros
œuvre » les
participants seront divisés en équipes de 4 auto
constructeurs, qui réaliseront chacune les fondations d'un
premier pavillon, pour ensuite faire un copié
collé sur 3
autres jusqu’au dernier, soit 4 week-end consacrés
à la réalisation des fondations. De
même pour les
dalles en béton auto lissant, sur 4 semaines, permettant au
béton de réaliser sa prise. Idem pour la
réalisation des ossatures et la couverture.
En procédant de cette manière les pavillons
seront ensemble hors air et hors eau.
Ensuite dans la phase
« parachèvement »,
pour la pose des plaques de plâtre, il pourra être
constitué des équipes de 3, qui
réaliseront les
travaux en plafonds, cloisons de distribution, pose des pieuvres
électriques, isolation.
Viendra ensuite la phase
« fluides » qui comprend
la plomberie sanitaire, le chauffage, la VMC, la distribution des
gaines du puit provençal pour le renouvellement de
l’air,
la pose de l’appareillage électrique et des
raccordements
au bornier.
Enfin la phase finition, carrelages, revêtements de sols,
peintures et tapisseries.
Qu’entendez vous par l’assistance sur
chantier ?
L’association « Toit par toi »
s’est
constituée autour de gens compétents, ayant des
expériences dans différents domaines, dont celui
de
gérer un chantier. Les capacités requises dans
les
différentes phases de la construction font partie de leurs
compétences et pour certains, ils sortent de la
réalisation - en tant qu’autoconstructeurs - de
pavillons
à ossature bois.
De plus, ils ont sélectionné des partenaires qui,
spécialistes dans leurs métiers, assisteront les
postulants à l’accession à la
propriété, pour chacun des démarrages
de phases.
A tout instant de la construction, ils se positionnent en
« hommes ressources »
à qui on peut faire
appel
Que se passe t’il, parmi les autos constructeurs,
si des proches proposent leurs services ?
Plus vous serez nombreux, plus vite le chantier avancera, encore que
...
Un ami, qui vient de réaliser en autoconstruction un
pavillon
à Ossature bois, nous écrit : Autant
l’aide de
certains amis, avec qui j’ai l’habitude de bosser,
qui
savent ce qu’ils font etc, a été
appréciable, autant j’ai perdu tout mon temps,
certains
jours, à expliquer, guider, dispatcher du
matériel pour
des gens pleins de bonnes volonté mais qui
n’étaient pas « dans le
bain ». En
outre, j'ai reçu de temps à autres
l’aide
d’amis qui se prétendaient experts, n’en
ont fait
qu’à leur tête, et ont fait un boulot de
merde
qu’il a fallu défaire et
refaire ! »
L’association des autos constructeurs devra tenir compte de
cet
apport de main d’œuvre supplémentaire et
décider de la gestion du temps consacré par les
uns et
les autres. Un tableau des présences permettra de constater
– et maintenir – l'équilibre du temps
mis à
disposition du groupe par chacune des
« entités ».
Bénéficier d’une maison à ce
prix
très alléchant, bien ! Mais qu'en est-il
du
coût de
son« exploitation », et de son
impact environnemental ?
En choisissant le bois dans la construction, par le stockage de carbone
qu’il assure, contribue significativement à la
lutte
contre le réchauffement climatique. L’architecte
concepteur de la maison s’est fixé comme
règle
d’optimiser les économies
d’énergie en
concevant une architecture
« bioclimatique » qui
prend en compte ces différents aspects :
- Favoriser les apports solaires gratuits (ou
passifs) :
D’où le souci de placer l’essentiel des
vitrages au
sud.
- Le choix du bois comme matériau de construction,
permet
d’éviter les ponts thermiques ( 40% dans certaines
constructions)
- Gérer le renouvellement de l’air en
utilisant la technique du puit provençal et la VMC.
- Une isolation performante à base de
matériaux
naturels (fibre de bois en doublage de 120 m/m et ouate de cellulose
dans les combles perdus de 240m/m)
L’objectif fixé est d’être en
dessous de 45kwh/m2/an.
Dans la mesure où l’on
s’inscrit, qui
gère le chantier ? qui gère les
démarches ?
La première démarche sera de se constituer en
association d’autoconstructeur.
Les dépôts de permis de construire se font
individuellement, les dossiers étant
préparés par
l’architecte de l’opération.
Les demandes de prêts, sont individuelles chacun
d’entre
vous négociant avec l’organisme financier de son
choix,
Toitpartoi vous fournissant les dossiers techniques.
Pour ce qui est de l’organisation du chantier,
l’association des auto constructeur
délègue
à l’association Toitpartoi la gestion du chantier.
Un contrat de maîtrise d’ouvrage liera les 2
entités.
Comment répondre aux
« obligations » liées
à l’assurance ?
Effectivement la loi du 4 janvier 1978, dite « lois
Spinetta » a instauré des obligations en
matière d’assurance construction, aussi bien pour
le
constructeur, que pour le particulier.
Pour le constructeur : il doit couvrir sa
responsabilité décennale
Pour le particulier : il doit souscrire un contrat de dommage
ouvrage.
Les sanctions pour défaut d’assurance dommages
ouvrages
sont identiques à celles qui sont prévues pour
défaut de l’assurance responsabilité
décennale, à deux particularités
près :
Les sanctions pénales ne visent pas le simple particulier
construisant un logement pour l’occuper lui-même ou
le
faire occuper par sa proche famille.
Le particulier est cependant passible d’une sanction
indirecte le
jour où il vendra sa maison, car la mention de
l’existence
ou de l’absence d’assurance est présente
sur
l’acte de vente. En cas d’absence de garantie,
l’immeuble peut subir une moins value qui restera
à la
charge du vendeur.
Dans notre cas particulier, l’autoconstructeur ne construit
pas
pour réaliser une opération
immobilière, mais bien
pour se loger lui et sa famille.
Quel recours en cas de « vices
cachés » ?
Il faut être sérieux. Qui dit
« vices
cachés » dit malfaçons
masquées. Or,
toute malfaçon constatée, ne pourra venir que de
vous,
puisque ce sera le résultat d’un acte de
construction mal
effectué par vous-même. Ce risque de
défectuosité ne peut se produire que si vous ne
suivez
pas le process de construction mis en œuvre par un
spécialiste, qui vous aura démontré
les bons
gestes, vous aura donné toutes les marches à
suivre pour
réaliser un bon travail.
Et sur le le plan financier, quelles sont nos
garanties ?
L’association pilote
« Toitpartoi »
n’intervient à aucun moment dans la gestion
financière.
Au fur et a mesure de l’avancement des travaux il sera
fournit
une fiche « commande
matériaux »
comprenant : adresse fournisseur
référencé,
quantité et prix unitaire.
Les règlements des fournisseurs se feront par
l’intermédiaire du trésorier que vous
aurez
désigné au sein de votre association
d’autoconstructeurs, sous le contrôle de
l’architecte
d’opération. Le volet
« mouvement de
fonds » devra être complètement
transparent, le
bureau de votre association en étant le garant.